Le genre de truc qu’on pense qui n’arrive qu’aux autres, madame TCA est rentrée dans nos vies sans y être invitée.
La vie un long fleuve tranquille
Pas toujours ou presque jamais. Mademoiselle Cassandre c’est mon talon d’Achille, ma faiblesse. Jeudi XXX 11h, l’école m’appelle, Cassandre a fait un malaise et l’éducatrice m’apprend que ma fille ne s’alimente plus depuis presqu’un mois.
Je raccroche, j’ai des sueurs mais je ne réalise pas. Quand les mamans m’appellent et les copines m’interpellent je réalise! Je n’ai pas vu. Ces petites choses anodines comme arrêter le coca, les sucreries, et tant d’autres choses deviennent une évidence. Mais je n’ai rien vu. Moi qui suis toujours là pour courir pour les familles en difficulté, les sans abris, les enfants malades, je n’ai pas vu que mon enfant n’allait pas bien. C’est une grosse remise en question, cette chose m’avait échappée… elle se résume déjà à ne plus déglutir et avoir un réel dégoût pour la nourriture. Et moi, sa maman je n’ai rien vu… je vois que certains enfants n’ont pas de tartines le midi mais je ne vois pas que mon enfant ne mange plus.
J’avais repris ma vie en main il y a quelques mois et là je me sens ridicule et absurde, je m’en veux d’avoir changé ma petite vie, sans voir que la petite vie de mon propre enfant est en danger.
Vendredi matin, même semaine, à 8 heures rendez-vous chez le pneumologue avec Max qui avait terminé à l’hôpital pour une crise d’asthme. 8h35, entre deux consultations, je vois qu’on a essayé de me joindre. Mon fils aîné, mon mari….Cassandre ne va vraiment pas bien. Je suis prise entre deux feux, mon petit garçon avec une capacité respiratoire de 60% et ma fille avec un refus de s’alimenter qu’elle ne gère plus. Pendant 10 secondes je réalise que je dois être à deux endroits en même temps, ce qui n’est pas possible, mon cœur se déchire dans ma poitrine. J’ai hâte de terminer les tests de mon petit pour aller retrouver la plus grande. J’annule mon programme de vendredi et de samedi pour me consacrer à ma petite étoile toujours souriante, qui pour le coup à perdu le sourire.
Le médecin nous apprend qu’elle est déjà trop loin dans son processus, et là je ressasse dans ma tête ces dernières semaines, ces derniers jours, NON JE N AI RIEN VU. Je sais ce que vous pensez, comment ai-je fait à ne rien voir? Je ne sais pas. Ce qui est sûr, c’est cette phrase que tout le monde m’a répété pendant des jours. Mais le résultat n’a pas changé. JE N’AI et N’AVAIS RIEN VU.
Cassandre refuse de voir un spécialiste, me fait une colère, me promet de se reprendre en main, je lui laisse 10 jours. J’entame là un processus familial de guérison. Je mets mon boulot de côté et je reste enfin à ses côtés, on se laisse une semaine pour réintroduire l’alimentation ensemble et on prie Dieu de nous aider dans cette nouvelle épreuve. Des soupes, des bouillons, des panades, on réapprend à manger et surtout on apprend à communiquer car derrière un magnifique sourire se cache peut être une grande souffrance. C’est pas facile…
Après 10 jours elle n’a pas pris un gramme, je passe mon temps à ramener des bonbons, des chips, des gâteaux, des chocolats… mais rien. Ma cuisine se transforme en musée de la sucrerie mais ça ne change rien. Je vais au fond du jardin et je pleure, j’implore le ciel de m’aider. 11 ème jour, elle refuse de manger, elle n’est pas bien. Je m’emporte, je la menace et là un déclic, elle se remet à manger, pas normalement mais elle remange. C’est loin d’être fini, mais j’ai ouvert les yeux sur un problème difficile, une maladie bizarre, une épée Damoclès qui est là au-dessus de nos têtes. Mais j’ai ouvert les yeux!
Ça a commencé comment?
Au départ, apparemment un simple régime, la peur de grossir, et puis cette facilité à supprimer un aliment à la fois jusqu’à ne plus savoir manger ou presque rien. Elle aime cette maigreur et ne se voit pas du tout mince. Le problème est là. Elle ne se voit pas comme on la voit.
La société n’épargne pas nos enfants, le mythe de la perfection est là à chaque coin de rue, toujours plus beau, plus mince, plus parfait!
Si je vous écris aujourd’hui c’est qu’on va mieux 😉 mais aussi pour que vous soyez vigilantes, on n’est pas toujours objectives quand on touche à nos proches et surtout on ne voit pas toujours quand nos enfants ne vont pas bien. Arrêtez de reprendre vos enfants quand ils mangent des crasses, ils auront tout le temps de faire régime quand ils seront grands. C’est déjà tellement difficile avec ce que les médias vous mettent sous le nez, les nouvelles tendances, les bios, les vegans, les végétariens, les protecteurs de la nature,… Et si on mangeait plutôt de tout mais modérément! Une poignée de chips ou une tartine au chocolat n’a jamais tué personne. Mais la mauvaise image que la société véhicule de notre vie peut carrément nous détruire.
Sur ce, c’est pas facile d’être maman.
Je vous embrasse toutes et je tiens à remercier les centaines de messages que j’ai reçu, les centaines de personnes qui prient chaque jour pour nous et toutes vos petites attentions. Du fond du coeur MeRcI!
Ce que j ai appris : « chaque jour compte, et le temps n’ est pas un ennemi…. »
Si vous souhaitez parler du sujet, écrivez-moi: barbara@velalingerie.be Je vous souhaite un magnifique mois de décembre, en famille, soyez heureux !!!! Profitez des vôtres, personne ne sait de quoi sera fait demain. Et que Dieu vous bénisse grandement.
Barbara
4 décembre 2016 21 h 20 min,
Bonjour ,je viens de vous lire ,pas facile l’alimentation des enfants :/
Je connais ça ,ma fille à eu de gros soucis aussi :/
pas d’anorexie mais autre (reflex hyper nauséeux et néo phobie alimentaire )
Je vous souhaite beaucoup de courage et de merveilleuse fêtes
Bien à vous Sylvie
5 décembre 2016 8 h 56 min,
merci Sylvie, courage à vous aussi 🙂
6 décembre 2016 10 h 32 min,
Rohh courage Barbara et Cassandre – cela doit être difficile mais rien n’est insurmontable pour une super maman comme toi ! Vous allez y arriver ensemble les filles. Je prie pour vous. Gros betch – LILI
6 décembre 2016 17 h 03 min,
merci Lili, on y croit de toute façon 🙂